Le groupe J.de Villebois s’est doté d’un chai d’une capacité de plus de 20 000 hl à Chémery en Loir-et-Cher, pour sa production de sauvignone commercialisée en majorité à l’export. Objectif : proposer une large gamme, du VSIG aux cuvées parcellaires en AOC.
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Le bâtiment en impose par ses dimensions à l’entrée du village de Chémery (Loir-et-Cher) et il symbolise pleinement la volonté de Joost de Willebois de développer sa production de sauvignon dans ce département où il possède désormais une soixantaine d’hectares. de vignes. 20 ans après l’acquisition de son premier domaine en AOC Touraine, le négociant natif des Pays-Bas, issu d’une vieille famille française nommée Villebois, confie avoir investi plus de 7 millions € dans ce chai de 1 500 m².
« Nous y avons 57 cuves inox pour une capacité de vinification de plus de 20 000 hl »précise Patrice Merceron, directeur technique du groupe Villebois. « Trois millions de cols seront produits ici. Il nous fallait une vraie grotte en Touraine. Jusqu’ici, une partie de nos vinifications était réalisée chez notre partenaire Véron à Couddes, pas loin d’ici »explique Joost de Willebois.
Se revendiquant comme le plus gros producteur de sauvignon dans la région, le groupe compte d’autres sites de vinification puisqu’il est également déployé à Sancerre et dans le Centre Loire depuis plusieurs années, avec notamment les domaines Fournier, Roc de l’Abbaye , Saint-Romble. « Nous avons fait le choix de proposer une large gamme, du sauvignon en VSIG aux cuvées parcellaires en AOC Sancerre, et quasiment en mono-cépage. Nous vendons de l’IGP par camions entiers dans le monde, et nous avons aussi, outre de l’AOC Touraine, du Touraine Chenonceaux », commente Joost de Willebois. Cette dénomination géographique de Touraine, au cahier des charges plus restrictif, a récemment intégré la gamme Villebois. « L’AOC Touraine manque de prestige et les variations de qualité peuvent y être importantes. Le Touraine Chenonceaux est différent, et un rapport qualité prix excellent », explique le négociant. Il indique se fournir en moûts et raisins secs auprès d’une dizaine de producteurs en Loir-et-Cher, payés « à des prix supérieurs au marché ».
Les vins du groupe Villebois sont pour l’essentiel exportés. « 90 % partenaire aux Etats-Unis, Europe du Nord, Asie…. Nous vendons au total 6 millions de cols par an en moyenne, pour un chiffre d’affaires de 30 millions € », poursuit Joost de Willebois. Sur le marché français, le groupe Villebois écoule ses vins chez des cavistes, sur son site internet et dans ses boutiques à Sancerre et Saint-Aignan. « Notre ambition est de développer notre visibilité à l’export et en France, et de valoriser nos cuvées. Nos ventes progressent, le marché du sauvignon est toujours en croissance. Nous n’excluons pas d’acquérir d’autres domaines si des opportunités se présentent », explique Thierry Merlet, responsable commercial du groupe Villebois. Le nouveau chai a d’ailleurs été conçu pour pouvoir être agrandi…
Par ailleurs, s’il n’a pas de cuvées bios à sa gamme, Villebois a fait certifier ses domaines sous le label RSE Vignerons engagés. Il s’est également lancé dans d’autres produits, toujours issus de sauvignon de Loire. En 2019, le groupe a lancé son wine seltzer Divin, puis il a sorti cette année sous cette marque trois boissons sans alcool, dont deux pétillantes. « Aujourd’hui dans le monde les personnes qui ne boivent pas d’alcool sont plus nombreuses que celles qui en consommentsouligne Thierry Merlet. Un marché énorme s’ouvre et nous voulons y être au premier rang pour proposer des boissons offrant tout le plaisir et la complexité du vin, sans l’alcool. »